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Les passages en italique, sont des précisions que j'ai rajouté pour une meilleur compréhension de ceux et celles qui n'ont pas lu l'oeuvre.
Morceaux choisis
" [...] Comment dire ? tant que je ne porte pas ces marques, je n'ai pas le entiment d'être "finie". Le fouet pose la dernière touche qui m'autorise à me croire achevée [...]",
p14
" Le fouet ne m'entame pas. [...]. Il me perfectoinne. Quand les traces s'estompent, c'est comme si le vernis s'écaillait. J'ai besoin d'une restauration", p14
"Elle se trouvait lisse, insipide. Son masochisme seul la constituait en personne. C'est d'ailleur la seule constante. La masochiste atteint, dans la souffrance, une plénitude du Moi - une
dilatation où seule la victime existe pleinement, renvoyant le "Maitre" à son statut d'objet à l'instant même où il croit dominer- l'imbécile ! le crétin imbécile !" p17
"Le masochisme, c'est la recherche d'une souffrance pour camoufle [...] une douleur native permanente, une brûlure de l'âme, une plaie qui ne cicatrise pas" p52
"Deux intelligence s'affrontent ici (dans le masochisme). L'une est méthode et analyse. L'autre est construction, et poésie. La part logique dissèque, mais ne peut rien contre le calme
bloc des certitudes scellées, intimement cohérentes, de l'être-coupable". p53
"L'éparpillement apparent dans la douleur (la sensation, souvent décrite, d'être dans un premier temps fragmenté, mis en pièce) est seul constitutif, dans le monde réel de l'imagination au pouvoir. La sensation dernière, tout aussi régulièrement évoquée, est un sentiment de chaleur, de plénitude - effets paradoxaux mais connus des hormones diffusées pendant l'épisode amoureux et/ou violent. D'où la détresse de la redescente vers les territoires du Réel, et le besoin frénétique, - le manque - dès que les cicatrices s'estompent, de repartir en quête de cette unicité du Moi obtenue dans les larmes [...] le fouet, ou quelqu'autre protocole, n'entame pas : il répare, il recolle les deux parts du Moi divisées par un dieu cruel". p53-54
" La part maudite résiste (à l'analyse), d'autant qu'elle n'éprouve nul mal-être, elle : ce qui la blesse la rend chaque instant plus forte. p54
"Revivre la scène ne fait aucun bien au masochiste, puisqu'elle ne lui fait que du bien", p54-55
"Pour le masochiste, elle (la cicatrice) est le signe premier, fondateur (et toutes les autres sont un essai, forcément incomplet, pour retrouver l'exact tracé de la balafre
originelle). [...] Pour le sadique, la cicatrice est une énigme, un signe hors langage où pourtant il quête désespérément du sens, dans un monde insensé." p56
"Pourquoi diable méritiez vous une punition ? m'enquiers je.
- Je me suis mal exprimée, dit elle. Tout était dans le ton. La manière de sous entendre que ma faute était très ancienne, inexpiable, et que le moindre de mes agissements présents la réactivait
sans cesse. Et cette faute indicible, tout au fond de moi, je crois que je l'ai acceptée. Et depuis longtemps encore.Mais lui seul à su lire en moi.
- Mais à son seul profit, dis je d'un ton amer.
Marre de ses salopards qui usent de psychologie pour déchainer leurs fantasmes ! Est ce que je baise mes patientes, moi ?" p102-103
"Une "séance du samedi soir", plus intense que d'autres le tua. Insuffisance cardiaque, diagnostiqua le médecin. Il ne croyait pas si bien dire : toutes mes patientes ont de trop petits coeurs
pour ce qu'ils contiennent, et c'est le corps qu iest chargé de gérer la culpabilité.
Et il ne pense pas, le corps. Il subit. C'est tout ce qu'il sait faire."
mon avis :
Il y a dans ce livre des témoignages effrayant, plusieures mortes par la main du Maitre, ou par suicide.
j'ai aimé, parce que l'analyse est fine, et bien menée. Cependant, peut être serait il intéressant de se pencher sur l'auteur, à mon avis, le SM n'est pas chez lui un point d'interrogation
détaché de toute considération personnelle.
Néanmoins, l'analyse du masochisme est sensée, je ne sais pas si elle est juste, mais elle est soutenable.
Il y a quelque fois un trait d'humour de la part de l'auteur, qui allège un peu le climat qui peut paraitre pesant du sujet traité.
Meme si je n'ai rien vécu de tout ce qui y est écrit (oserais je dire qu'une partie en est troublée tout de même ?!), je me suis reconnue dans bien trop d'endroit et de façon trop proche,
identique même quelque fois, pour que cela soit un pur hasard...
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